LA FORÊT ESCARGOT
Un jour, un ancien pote a eu une idée un peu folle: Créer un gigantesque escargot, y inviter ses amis à l’investir. Ainsi est née la forêt escargot! Avec beaucoup d’engagement personnel de la part des organisateurs, du temps et de l’énergie ils ont construit un Dôme immense, avec une hauteur sous plafond de presque 10 mètres . La coquille de l’escargot était née. Il a fallu construire la tête et puis la queue. Nous étions une vingtaine d’artistes à l’investir. Le mot d’ordre: la nature, sa beauté, sa préservation. Nous avons tous réalisés des installations… Sculpture 3d, bestioles énormes, visage en métal, jeux de miroir, courbes, couleurs et surtout RÉCUPÉRATION! Beaucoup des matériaux utilisés provenant d’évènements commerciaux passés (estrade provenant des galerie Lafayette, bois issu du défilé Dior au musée Rodin…. etc). Alors que tout aurait fini à la poubelle, la team escargot a récupéré, transporté, sublimé.
Des mois de préparation, d’installation et beaucoup de solidarité entre tous à se soutenir, se conseiller, s’épauler.
Pour ma part j’ai voulu ramener quelques dizaines d’éléments pour tenter de rassembler le tout. Ainsi j’ai fabriqué des dizaines de fleurs de métal.
Les principales, de plus d’un mètre d’envergure se sont déployés dans tout le dome: certaines laissées en métal brut, d’autres peintes aux couleurs spectrales.
et puis une multitude de petites, comme une dispersion de pollen et de magie naturelle.
Je les ai baptisées « Chrysafysalys ou les fleurs clémentes » (encore un petit hommage à Clem).
Certaines fleurs restaient comme écloses. D’autres entrouvertes et certaines complètement épanouies dans leur floraison. L’idée était d’imaginer une dispersion de graines. Chaque coeur de fleurs étaient perforées de milliers de trous, des nuées révélées par les ampoules éclairées au coeur du nectar. Un jeu de lumières difficilement captables avec mes photos d’amateur.
Il a fallu préparer les plans de fabrication et puis découper le métal, à la scie sauteuse… des centaines de mètres à découper la matière. puis assembler, manutentionner, peindre, transporter, suspendre. Trois semaines de travail acharné, des nuits blanches, les muscles qui chauffaient, le timing défilant à vive allure. De bonnes courbatures. Encore un chantier de fou. J’ai du annuler une randonnée en Arménie et en mur aux USA qui devaient s’enchainer mais quand on aime on ne compte pas. Et ça fait toujours ça d’avion en moins…
Ce projet c’est un manifeste pour le respect de la nature. Signer la vie et évoquer l’éloge de la lenteur.
L’escargot devait se déplacer partout en France… Et puis il y a eu une succession de malencontreux évènements, des annulations, des désistements, des fausses promesses, des problèmes innattendus et pour couronner le tout et freiner notre animal rampant: voilà que le Corona s’en est mêlé. Ainsi va la vie…
L’escargot n’aurait pas parcouru de grands territoires mais les souvenirs restes, les sourires, les émotions et l’envie d’y croire, tous ensemble.
Merci à toute l’équipe pour leur invitation.
Même si tous les artistes ont finalement travaillé bénévolement sur ce projet, ce fut finalement une incroyable expérience à tous les niveaux.
Ci-dessus quelques photos, du WORK IN PROGRESS à l’installation finale. malheureusement ça ne rend rien en photo, il fallait y être pour pouvoir ressentir l’ensemble. (et mon matériel photographique et mes prises de vue manquent cruellement de professionnalisme mais l’idée est là)
Projet porté à bouts de bras et avec toute leur force par Marie Segura (big up!) et Anis.
Avec les artistes: ALEX PERRET, ANIS, BEERENS, BOJAN, DJALOUZ, DOUDOU’ STYLE, DOZE, EVAZESIR, FKDL, HAKIC, IZA ZARO, JIBE, LAPIN MUTANT,MADEMOISELLE MAURICE, MORNE, MOSKO, NOSBE, PHOTOGRAFFEE, REAONE, REMI CIERCO, SHAKA, SHOU VAGABOMBE, SLY2, SNEZ, SWAR, TITIFROMPARIS, VINIE et ANTIFAKTORY, WAYNE, 3615.